De la jeune visite “dynamique”

Ce texte d’Hélène Ruel est tiré du Cyber-bulletin 9.5 de l’AQANU

Elle a 28 ans et, depuis deux ans, Mirlande Theozil agit comme formatrice paysanne pour l’Organisation paysanne de Beaussard pour l’agriculture et le développement rural (OPBADRU), une des 24 associations de l’Encadrement des petits paysans des mornes et des plaines d’Haïti (EPPMPH).

Par son programme Les savoirs des gens de la terre, la québécoise UPA DI soutient les projets de formation et de développement agricole de la Fédération EPPMPH dans certaines régions d’Haïti.

Et c’est dans ce contexte que la jeune paysanne, éleveuse de porcs, a, pour la première fois de sa vie, foulé la terre québécoise, participant à un stage organisé par UPA DI.

Les gens de l’AQANU ont appris qu’avant de lancer son élevage et d’occuper ses fonctions de formatrice, la jeune femme originaire de Grande-Rivière avait étudié à l’École professionnelle du sergent Mark Gallagher, centre de formation que dirige la communauté des Petites sœurs de Sainte-Thérèse à Rivière-Froide (PSST).

Elle y a étudié le secrétariat pendant deux ans (2014-2016), invitée à s’y inscrire par le technicien agricole Jean-Baptiste Jean Plésir. Parce que l’établissement se situait à trois heures à pied de sa maison, elle a pu, le temps de sa formation, loger chez sa tante à Rivière-Froide.

Mirlande Theozil en compagnie du technicien agricole Jean-Baptiste Jean-Plésir qui l’a convaincue de s’inscrire à l’École professionnelle du sergent Mark Gallagher. (Photo Hélène Ruel)

Au-delà de la «confiance en soi» que sa formation lui a permis d’acquérir, Mirlande dit que les cours de gestion et de comptabilité inhérentes au programme de secrétariat ont facilité tout autant son apprentissage comme formatrice que sa propre entreprise de maternité et d’engraissement des porcs.

Elle note qu’il est rare de trouver un collège professionnel dans une zone rurale et que sa présence offre de meilleures garanties aux familles et aux jeunes de Carrefour. Elle invite ces derniers à être «dynamiques» et espère que l’AQANU et les Amis de Mark Gallagher continuent de collaborer avec les PSTT afin de garder l’École.

Elle n’a eu qu’à partager ses premières observations sur la vie au Canada pour qu’on saisisse les conditions difficiles des paysans haïtiens.

Ici, dit-elle, les pratiques agricoles sont mécanisées. Il y a de l’électricité, de l’essence, de l’eau pour laver le linge et la vaisselle. «Les routes sont bonnes ici et il y a de bonnes voitures, capables de rouler dans les montagnes. Le porc qui a marché cinq heures est bien difficile à vendre!», illustre-t-elle.

Par les conférences, les visites et son séjour dans une ferme de la Montérégie, Mirlande Theozil en a conclu que les Canadiens étaient «très humains», ouverts à partager des informations tant sur leur vie personnelle que sur leurs pratiques agricoles.

Hélène Ruel

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