Déjeuner annuel de l’AQANU en Outaouais 2019

«Continuez de soutenir la cause!» – La sénatrice Marie-Françoise Mégie

S’associer à des partenaires ayant «pignon sur rue» permet d’en arriver à des solutions, offre une crédibilité à la démarche, suscite l’adhésion des gens aux projets et favorise leur pérennisation, soutient la sénatrice Dre Marie-Françoise Mégie. «Cette approche (de l’UPA DI et de l’AQANU) avec une association paysanne comme partenaire permet à des projets de mieux s’ancrer dans le milieu. Les paysans ne les considèrent pas comme des étrangers qui veulent tout leur apprendre!» D’origine haïtienne, Lavalloise d’adoption où elle a pratiqué la médecine pendant plus de quarante ans, la représentante sénatoriale de Rougemont a été choisie par l’Association québécoise pour l’avancement des Nations unies (AQANU) Outaouais pour présider son 28e déjeuner-bénéfice à Gatineau le samedi 27 avril.


La sénatrice Marie-Françoise Mégie en compagnie de Dr Emilio Bazile et du député Steven Mackinnon


Un peu plus de 200 convives y ont pris part, avec, à la table d’honneur, le président de l’AQANU Réginald Sorel, le vice-président et responsable de la région Outaouais, Dr Emilio Bazile. Le député fédéral de Gatineau, Steven Mackinnon, s’est aussi rendu au Centre communautaire Père-Arthur-Guertin le temps de saluer quelques personnes et d’avaler rapidement son déjeuner, devant repartir en raison des inondations.
Un jour, «ça va changer»
Si, comme bien d’autres, la sénatrice Mégie désespère des conditions dans lesquelles continue de s’engluer la population haïtienne, elle persiste à croire qu’un jour, «ça va
changer». Faute de retourner en personne dans son pays natal, elle va vers les associations qui y oeuvrent. «Il ne faut pas cesser de mettre son grain de sel. Vaut mieux se cogner les dents que d’abandonner. J’ai la foi au principe «Donner au suivant».


À l’avant-plan, la sénatrice Mégie échange avec le président de l’AQANU, Réginald Sorel.
À l’arrière, Véronique Ruel s’entretient avec Hugo Beauregard-Langelier, directeur du développement à l’UPA Développement international (DI).

Dre Mégie a eu ses mots à la suite de la présentation d’Hugo Beauregard-Langelier, directeur du développement à l’UPA Développement international (DI).
La «recette» du partenariat
Comme il l’avait fait pour l’AQANU Granby quelques semaines plus tôt, et parlant du partenariat UPA DI et AQANU comme d’une «recette», M. Beauregard-Langelier a dressé le bilan du programme de formation Les savoirs des gens de la terre (LSGT) offert aux paysans haïtiens. Pendant que l’AQANU Granby contribue à financer le projet dans la région de Baptiste, l’AQANU Outaouais soutient le programme à Rivière-Froide avec, comme partenaire, l’Encadrement des petits paysans des Mornes et des Plaines en Haïti (EPPMPH), une association fondée en 1990.
À ce jour, l’AQANU Outaouais a versé une somme de 47 250 $ à ce programme, s’étant engagée pour près de 70 000 $.


Plus de 200 personnes ont pris part à l’annuel déjeuner-bénéfice de l’AQANU Outaouais


Plus de 200 personnes ont pris part à l’annuel déjeuner-bénéfice de l’AQANU Outaouais
L’économiste agricole a rappelé les visées du programme LSGT. Il s’agit d’outiller les producteurs et productrices – la formation est dispensée par des paysans formateurs – afin qu’ils puissent élaborer un projet d’entreprise pour lequel l’EPPMPH leur fournira des moyens financiers pour le réaliser, un prêt de trois ans en l’occurrence. «Vous êtes un levier important, a dit le conférencier à l’endroit de l’AQANU, qui nous permet la contrepartie financière et pour aller chercher d’autres sources.»
Jusqu’à présent, des 100 paysans formés à Rivière-Froide, une cinquantaine de projets d’entreprises ont germé, grâce à des prêts individuels de 500 $. Vingt-six productrices et 74 producteurs ont démarré leur projet : 24 en élevage porcin, neuf en élevage bovin, trois en caprin, quatre en production de manioc, 10 en transformation du manioc. Un projet collectif pour l’achat groupé de moulée et de semences devrait aussi démarrer incessamment.
Sous certains aspects, la «recette» «colle» malheureusement au fond parfois, a admis le conférencier. Le niveau de formation des paysans, la déficience des moyens de communication, l’absentéisme lors de certaines formations constituent des écueils. S’ajoutent à cela des problèmes de sécurité dans le pays ce qui a pour conséquence de reporter les missions de suivi. Le haut taux de mortalité des porcs préoccupe également les partenaires. «Il faudra s’attaquer à ce problème puisqu’il a un impact sur le remboursement des prêts», a indiqué M. Beauregard-Langelier.


Vice-président de l’AQANU et responsable de la région Outaouais, Dr Emilio Bazile
a remercié le conférencier Hugo Beauregard-Langelier.

L’AQANU Outaouais soutient d’autres projets à Rivière-Froide, a noté le responsable Dr Emilio Bazile. Comme la construction d’un atelier de transformation de produits agricoles et de plantes médicinales auquel on a donné le nom du regretté André David qui en avait eu l’idée. L’association a déjà versé les deux tiers des 62 000 $ que nécessite le projet.
Le soutien de l’École de formation professionnelle Sgt Mark Gallagher et de l’école Saint-François-de-Sales figurent toujours parmi les causes chères à l’AQANU Outaouais.
Son annuel déjeuner-bénéfice est devenu une «institution», a souligné Dr Bazile. L’activité réunissant membres et sympathisants nécessite une forte dose d’«énergie bénévole» dont celle de Danielle Massicotte et de Pierre Gosselin qu’il a tenu à remercier. Pour cela et parce que la nourriture est donnée, précise Dr Bazile, le déjeuner rapporte autour de 8 000 $ à l’AQANU Outaouais.


Danielle Massicotte qui, avec Pierre Gosselin, a dirigé la trentaine de bénévoles pour l’organisation du déjeuner

«Longue vie à l’AQANU et à ses partenaires! Continuez de soutenir la cause. C’est ainsi que vous allez faire avancer notre cher pays», avait déclaré, en ouverture, la présidente d’honneur. Ce voeu est d’autant plus approprié que la pérennité de l’AQANU représente un défi national, a indiqué le président Réginald Sorel. La quête d’une relève constitue un «dossier» auquel s’affaire un comité dont le travail de réflexion devrait s’étaler sur deux ans.


Une vingtaine de prix de présence ont été tirés au hasard, ce qui constitue aussi une source de bénéfices de l’activité.
Véronique Ruel et Pierre Gosselin remettent un de ces prix à Jean Emmanuel Léon
Hélène Ruel


Une vingtaine de prix de présence ont été tirés au hasard, ce qui constitue aussi une source de bénéfices de l’activité.
Véronique Ruel et Pierre Gosselin remettent un de ces prix à Jean Emmanuel Léon

Hélène Ruel

Cet article est tiré du Cyber-bulletin 8.27 de l’AQANU

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