Du vent dans le voile bleu de soeur Mamoune

Soeur Mamoune devant sa résidence du campus de l’Université Laval à Québec où elle entreprend ses études doctorales.

C’est la mission sociale, particulièrement les activités liées à la paysannerie des Petites soeurs de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui ont d’abord fasciné la jeune Maurice Mamoune, alors élève du Sacré-Coeur à Carrefour où elle a grandi.


Née à Port-au-Prince, la jeune fille s’était jointe à un groupe pour une activité de reboisement animée par les religieuses dont elle a mesuré la portée de la mission. «Il faut des gens qui se donnent à la paysannerie.»
Créée en 1948, la communauté des Petites soeurs de Sainte Thérèse compte maintenant 162 religieuses, la majorité d’origine haïtienne réparties dans une quarantaine de fraternités. La congrégation se dévoue aussi dans les domaines de l’éducation et de la santé. Elle détient une mission en Colombie.
Soeur Mamoune a prononcé ses voeux en 1991. Aujourd’hui âgée de 51 ans, elle est revenue au Québec pour y poursuivre ses études doctorales en éducation.


Par sa maîtrise, elle a posé sa loupe sur la gestion des écoles en milieux défavorisés. Elle devrait orienter son doctorat vers l’étude des pratiques éducatives et des politiques publiques. «Elles sont souvent en opposition. Par exemple, les politiques publiques ne sont pas respectées sur la question de la gratuité notamment.»


Au cours des quatre prochaines années, la religieuse s’attend à effectuer des allers-retours en Haïti et à faire des incursions aux États-Unis pour parfaire son anglais.
Malgré son installation au Québec, elle poursuivra à distance son travail de coordination du secteur éducatif des PSST grâce à une équipe sur le terrain, comme elle dit. «Et on en est bien heureux!», s’exclame Réginald Sorel. Il ajoute que le partenariat AQANU-PSST illustre parfaitement la coopération nord-sud. «Nous, à l’AQANU, avons la responsabilité de soutenir les PSST à qui appartiennent les décisions puisque c’est elles qui sont sur le terrain.»


Outre ses fonctions pour les 33 écoles gérées par les PSST, soeur Mamoune coordonne également les activités de formation des 153 écoles catholiques du diocèse d’Hinche, zone où elle est basée.


Inévitablement, se posent les questions liées à la sécurité en Haïti. Soeur Mamoune les balaie. «On est bien obligés de vivre avec cette réalité. Si on devait rester chez soi il ne se passerait rien. Il faut se risquer.»

Hélène Ruel

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