Le séisme n’a pas rompu le lien d’amitié entre le Canada et Haïti

«Le 12 janvier 2010. Une date qui a mis les fous, les loups, les sorciers, les riches, les pauvres, les heureux et les malheureux Haïtiens ensemble, pour une fois encore dans l’histoire, afin de vivre la vie d’Haïti en commun, sans discrimination.»

De l’AQANU-Outaouais, Louis Jocelyn
fait partie du conseil d’administration national de l’AQANU. (Photo Hélène Ruel)

C’est ainsi qu’à la Tohu de Montréal, le 12 janvier dernier, Louis Jocelyn, vice-président de l’AQANU, a campé le contexte d’une autre manifestation d’«amitié entre le Canada et Haïti», lien que le séisme du 12 janvier 2010 n’a pas réussi à rompre.

Et pourtant, a dit M. Jocelyn, le 12 janvier 2010 reste une date de malheur, de douleur, l’événement ayant laissé une cicatrice perpétuelle dans la mémoire du peuple haïtien. Le séisme a «mis le peuple à genoux».

Le vice-président de l’AQANU a expliqué que l’événement avait toutefois permis d’unir les forces à la défense d’une même cause, celle de bonifier la formation professionnelle des jeunes Haïtiens tout en immortalisant la mémoire de Mark Gallagher.

Il a rappelé que le sergent canadien Mark Gallagher est l’une des nombreuses victimes du séisme, lui qui venait d’arriver en Haïti pour une dernière mission. L’hôtel Montana où il logeait s’est effondré. «Selon les déclarations de sa femme, il parlait souvent du désespoir d’Haïti et se demandait comment agir pour aider au changement.»

La volonté de participer au changement et d’honorer le sergent disparu en construisant une école professionnelle portant son nom ont reçu un énorme appui de l’Honorable Graydon Nicholas, lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick d’alors.

Ce dernier a accepté la présidence honoraire du comité local de coordination pour le projet de construction. «Du coup, pendant que l’aide au peuple haïtien arrivait de partout dans le monde à la suite du terrible tremblement de terre, peu de gens ont réagi avec plus d’attention, de compassion et d’engagement», a souligné M. Jocelyn, devenu pour
l’AQANU, coordonnateur du comité de pérennité de l’École de formation professionnelle Sgt Mark Gallagher (EFPSMG).

Pour bâtir cette école dans la commune de Carrefour (Rivière-Froide), se sont mis ensemble les Amis de Mark Gallagher (des membres et des amis de sa famille et des collègues de la GRC), le gouvernement canadien, les Petites soeurs de Sainte-Thérèse et l’AQANU.

Située en zone rurale, l’école accueille fils et filles de paysans afin de les préparer à la reconstruction d’Haïti et à son développement durable. «On avait décidé de démarrer avec les filières suivantes : le secrétariat, la technique agricole, la technique de maçonnerie, le carrelage, et la charpenterie – menuiserie.»

Sous l’autorisation du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle d’Haïti, l’École a déjà mis sur le marché du travail un groupe de professionnels très compétitifs sanctionnés par l’examen de l’Institut national de la formation professionnelle, a souligné M. Jocelyn. «Entre 2014 et 2020, l’École a diplômé 150 jeunes.» La formation du personnel a été assurée par le réseau des collègues du Nouveau-Brunswick.

Le représentant de l’AQANU a profité de l’occasion pour exprimer sa gratitude à tous les amis d’Haïti qui «nous supportent toujours dans les moments les plus sombres de la vie!».


Hélène Ruel

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