Une assemblée générale historique

Ce texte d’Hélène Ruel est tiré du Cyber-bulletin 9.5 de l’AQANU 

Reginald Sorel quitte la présidence pour s’affairer au palier régional

Changement à la présidence, création d’un conseil d’administration unique dans l’histoire de l’AQANU et engagements à en assurer la pérennité auront marqué l’assemblée générale annuelle de l’AQANU 2019.

Elle s’est tenue le 7 décembre dernier à la Maison de l’UPA à Longueuil, présidée par Grégoire Ruel. Une vingtaine de membres y ont participé. De passage au Québec et à la toute veille de leur retour en Haïti, le technicien Jean-Baptiste Jean Plésir et deux formatrices paysannes, Mirlande Theozil et Guerline Hyppolite ont assisté à l’assemblée.

Mirlande Theozil en compagnie du technicien agricole Jean-Baptiste Jean-Plésir qui l’a convaincue de s’inscrire à l’École professionnelle du sergent Mark Gallagher. (Photo Hélène Ruel)

 

Les trois se trouvaient en stage au Québec organisé par l’UPA DI, laquelle déploie le programme Les savoirs des gens de la terre dans différentes régions d’Haïti.

À la suite de l’assemblée générale annuelle, la présidence de l’AQANU a changé de visage. Réginald Sorel (AQANU Bois-Francs) s’est retiré du conseil d’administration où il siégeait depuis dix ans; il présidait l’AQANU depuis 2015. Quelques jours plus tard, le conseil d’administration confiait la présidence au Dr Emilio Bazile.

Jean-Pierre Lockhead a assumé sa dernière responsabilité de secrétaire de l’AQANU. (Photo Hélène Ruel)

Jean-Pierre Lockhead, qui agissait comme secrétaire, a tiré sa révérence.

Un conseil historique

Pour la première fois en quatre décennies d’histoire, l’AQANU se retrouve avec un conseil d’administration presque entièrement composé de gens d’origine haïtienne.

C’est le cas du Dr Bazile, de Louis Jocelyn (vice-président), de Marie-Lissa Guérin (secrétaire), de Jean Emmanuel Leon et de Richardson Eugène. Danielle Massicotte (trésorière) est la seule membre à ne pas provenir d’Haïti. Les membres se sont réparti des fonctions particulières. M. Eugène s’occupera du comité des projets, Mme Guérin du comité des communications (jusqu’à ce qu’un autre membre soit nommé) et M. Leon du comité de pérennité. Justement, cette volonté de trouver les moyens d’assurer pérennité à l’AQANU a également fait l’objet de l’adoption d’un plan d’action.

De gauche à droite, Louis Jocelyn, Marie Lissa Guérin, Emilio Bazile, Danielle Massicotte, Jean Emmanuel Leon et Richardson Eugène. (Photo Hélène Ruel)

 

Longue vie à l’AQANU

«L’AQANU tire sa force de ses régions», a indiqué Clément Roy, en présentant une sorte de banque de moyens d’assurer l’avenir de l’AQANU. Chacune des quatre régions y puisera ceux qui permettront à l’Association d’entreprendre une nouvelle décennie. Il peut s’agir d’élargir son réseau de bénévoles, de créer de nouvelles activités de financement, d’additionner d’autres partenaires pour soutenir de nouveaux projets en Haïti, etc.

L’assemblée générale annuelle a constitué un moment opportun pour décrire les forces de chacune des régions : les racines de l’AQANU dans les Bois-Francs, alors que beaucoup de gens ont séjourné en Haïti, les partenariats et les nouveaux projets qu’a développés Granby, le terreau de gens issus de la communauté haïtienne de Montréal, le grand bassin de bénévoles, la structure organisationnelle et les nombreuses collectes de fonds de l’Outaouais.

Au sortir de l’assemblée générale annuelle, chacune des régions avait ainsi dans son viseur les moyens d’aller de l’avant. C’est d’ailleurs un peu pour cette raison que Réginald Sorel a décidé de quitter le niveau national de l’AQANU afin de s’engager plus activement au palier local. On en saura davantage sur le «plan» Bois-Francs lorsqu’il aura fait l’objet de discussions avec les membres du comité régional, a-t-il confié.

Des silences et des sourires

L’assemblée générale annuelle a été ponctuée de moments de silence et des sourires.

Silence à la mémoire de Rita Heine (Montréal) et à celle d’Ernest Laflamme (Bois-Francs). De Mme Heine, une collègue et amie, Andrée Fortin écrit qu’elle a été une sympathisante de l’AQANU. «C’est elle qui m’a orientée, avec ma fille, vers l’AQANU en 1987», écrit Mme Fortin.

Mme Heine et son mari avaient, précédemment, effectué un stage en Haïti. Le couple avait adopté deux bébés haïtiens, organisé des collectes de fonds et restait en contact avec l’orphelinat de Jérôme auxquels ils envoyaient des produits, des couches notamment. Ils sont, par la suite, devenus des membres du Club des 100.

Quant à Ernest Laflamme, il est décédé le 29 novembre 2018 quelques jours après avoir présidé l’assemblée générale annuelle de l’AQANU. Dans son cas également, la «militance» à l’AQANU a été une affaire de couple. Sa conjointe, Huguette Turcotte et lui étaient profondément engagés à l’égard de l’Association, tant au niveau local que national. L’actuelle trésorière, Danielle Massicotte, a déjà fait l’éloge du travail du couple, qui a si bien gardé les finances de l’AQANU. Professeur retraité du Cégep de Victoriaville, M. Laflamme a multiplié les engagements dans les Bois-Francs. Quelque temps avant son décès, il présidait toujours le Comité des bénévoles de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.

Enfin, c’est avec le sourire que l’assemblée a exprimé sa reconnaissance à de fidèles membres de l’AQANU; à Pierre Dextraze et à Alain Talbot. Le premier n’était pas présent, le second l’était virtuellement.

Pierre Dextrase à la rencontre du 45ième de l’AQANU

Valait à Pierre Dextraze un certificat de reconnaissance, lui qui a été un des fondateurs de l’AQANU. Son engagement continu envers l’AQANU et le peuple haïtien, ses multiples fonctions à l’Association, la présidence notamment, et sa présence encore active, comme responsable du comité de projets justifiaient aussi l’attribution du certificat de reconnaissance à M. Dextraze.

Alain Talbot était présent virtuellement (Facetime) pour recevoir son certificat de reconnaissance.

À Alain Talbot qu’on pouvoir voir en direct à l’écran de la tablette tenue par le président de l’assemblée, Danielle Massicotte a présenté ses hommages… et le certificat de reconnaissance. L’AQANU loue l’engagement soutenu, passionné depuis plus de 40 ans. Elle a aussi souligné l’enthousiasme dont M. Talbot a toujours manifesté pour les projets de développement dans les régions de Torbeck et de Rivière-Froide, pour sa foi et son attachement au peuple haïtien, spécialement envers les paysans. Tour à tour président, chargé et responsable de projets, Alain Talbot s’est enfin distingué par sa détermination à financer, diriger et mener à terme des projets.

Hélène Ruel

Ce contenu a été publié dans Activités AQANU, Générale, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.